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Portrait d'entrepreneure : Stéphanie Robieux, OOrion
Stéphanie Robieux a 24 ans. Titulaire d’un double dipl?me ?cole Centrale Lyon/ emlyon business school, elle a initié son projet lors de ses études. Accompagnée en 2021 dans le programme #Start de l’incubateur Manufactory, elle a intégré cette année le programme #Up. Elle a créé, OOrion, une application mobile pour les déficients visuels, basée sur l’intelligence artificielle.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
J’ai 24 ans et je suis parisienne d’origine. Après un Bac S, puis deux ans de classe préparatoire scientifique pour devenir ingénieure, j’ai intégré l’Ecole Centrale Lyon en 2017. Ensuite, j’ai réalisé une année de césure et terminé par une année à l’EM Lyon. J’ai fait mon stage de fin d’étude dans ma boite gr?ce au statut d’étudiant entrepreneur avant d’intégrer l’incubateur Manufactory Sans Souci à la rentrée 2021.
Comment est né Oorion ?
Lors d’un projet d’étude à Centrale, on devait trouver en petit groupe, une idée d’entreprise sociale et innovante, afin de mener une première démarche entrepreneuriale. ?a nous a beaucoup intéressés et on est allés au-devant de gens avec des déficiences visuelles. On a rencontré Christine, par exemple, un moment marquant dans notre parcours. Elle nous a raconté avoir cherché ses clés pendant 20 minutes, ne les trouvant pas, elle avait d? faire appel à son fils.
C’est quelque chose qui nous a interpellés, en tant qu’ingénieurs, d’autant plus qu’on étudiait l’intelligence artificielle.
Aujourd’hui, gr?ce à l’intelligence artificielle et la reconnaissance d’image, on peut résoudre ce type de situation. L’idée à ce moment-là, était uniquement de faire notre projet d’étude, mais on s’est retrouvés en Finale du Startup challenge organisé par le réseau des écoles Centrale et on a réalisé que notre idée intéressait ! L’entrepreneuriat a pris depuis ce moment-là, de la place dans mon cursus, même si initialement je n’avais aucune compétence.
OOrion en quelques mots ?
OOrion est une application mobile pour personnes déficientes visuelles permettant de retrouver gr?ce à la caméra de leur smartphone, en parfaite autonomie, des objets du quotidien (clés, cartes, vélos...). L'application qui fonctionne sans wifi, propose un guidage pas à pas gr?ce à une consigne vocale ainsi qu'une description complète de l’environnement autour de l’utilisateur.
Pour le moment, avec notre équipe, a recensé une centaine d’objets, mais on peut en rajouter à l’infini ! D’un point de vue pratique, on a fourni des centaines d’images de bouteilles à l’appli et on lui a ainsi appris à les reconna?tre ! Gr?ce aux différents prix et concours, on a réalisé une version beta en juin 2021 et avec l’aide des retours des utilisateurs, nous l’avons améliorée et mise sur l’Apple Store en janvier 2022.
Comment se sent-on en tant qu’entrepreneure ?
C’est vraiment les montagnes russes. On en parle souvent avec d’autres entrepreneurs, la caractéristique c’est qu’il y a constamment des hauts et des bas, le tout est d’arriver à nuancer et équilibrer ?a au quotidien. C’est plus de l’endurance que du sprint ! Il faut tenir sur la longueur, on peut être découragé à certains moments, mais on s’habitue et on apprend à gérer ses émotions.
C’est très stimulant d’être son propre chef, de prendre des décisions. J’ai d? apprendre le droit des sociétés, le marketing, la communication, il faut sans cesse aller chercher des ressources et progresser !
Qu'est-ce qui vous anime, l’entrepreneuriat ou la cause ?
Les deux. Ce qui me stimule au quotidien c’est l’entrepreneuriat, la fa?on de travailler, les responsabilités, choisir ses horaires, assumer les responsabilités. Mais sur le long terme si ?a n’avait pas autant de sens, si je n’avais pas l’impression d’être utile, je ne le ferai pas !
Comment conciliez-vous vie professionnelle et vie personnelle en tant qu’entrepreneure ?
Quand je suis chez moi ce n’est pas facile de faire la coupure, car je vis en colocation avec d’autres entrepreneurs rencontrés à l’incubateur. Tous mes amis et ma famille sont restés à Paris. C’est très compliqué au début de séparer vie personnelle et projet. On pense constamment à son projet, même en vacances. Je travaille les week-ends aussi car j’ai envie d’avancer vite, de me verser un salaire rapidement.
Que vous apporte l’incubation à Manufactory ?
?tre accompagné par une structure, c’est primordial. Il faut avoir les bonnes ressources et au début on ne connait rien. L’incubateur facilite les choses, par exemple on peut être mis facilement un contact avec des professionnels de divers domaines. Et surtout, ?a permet d’échanger avec d’autres entrepreneurs car on fait tous face aux même problématiques. Pas forcément en même temps, mais on passe tous par les mêmes étapes. ?tre dans une communauté d’entrepreneurs c’est important, je ne sais pas comment j’aurais fait sans ?a.
Un conseil pour quelqu’un qui hésite à se lancer ?
Longtemps je me suis demandée quel était le bon moment pour se lancer. Finalement quand on est jeune, tout juste sorti des études, on prend peu de risques. On a plus à gagner qu’à perdre, donc c’est le moment idéal. Les aides liées au ch?mage peuvent aider aussi, moi j’ai de la chance, mes parents me soutiennent. Donc mon conseil : se lancer t?t !
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Propos recueillis en juillet 2021 par Anne Clausse, Service de la communication.